Il y a une année jour pour jour, Nic et Féli se rencontraient, à cause d'une vague histoire de skis et de voiture. Rien que pour toi Public, voici l'histoire relatée dans sa forme la plus fidèle...

"Mes objectifs pour 2012 étaient les suivants :

1. Arrêter de boire et mener une vie plus saine
2. Me remettre au sport
3. Faire une croix sur les relations foireuses

Ces objectifs me semblaient tout à fait réalisables et la motivation était au rendez-vous. Rien ne pouvait me détacher de ce nouveau chemin de vie, pavé de bien-être et de légumes frais. En théorie...

Vendredi 6 janvier 2012, je décide de m'élancer sur les pentes arides, version ascension pour une fois. Je me voyais déjà, musique à fond les portugaises, les joues rosées par l'effort, gravir tranquillement la Foilleuse, à mon rythme. C'était sans compter sur Arnaud et son cousin super sportif, qui n'ont pas daigné me laisser transpirer dans mon coin. Bien sûr, l'offre est généreuse et avoir de la compagnie est toujours très sympa, mais elle implique de révéler au monde entier mon niveau physique, digne d'un mollusque en phase terminale.

Avant d'entamer la montée, j'ajuste mon bonnet, histoire que ma mèche reste en place et révèle aux deux gaillards qui m'accompagnent qu'à défaut d'être sportive, j'ai la mine réjouie et une coiffure impeccable. Mmh. 200 mètres plus loin, je n'en ai déjà plus rien à cirer de l'état de ma mèche et j'essaie de dissimuler ma respiration de yack essoufflé grâce à quelques habiles toussées. 500 mètres plus loin, je n'en ai plus rien à foutre de rien et abandonne tout espoir au sujet de mon apparence physique. Je transpire de partout et j'ai la mèche collée au front. Les garçons devant moi sont frais comme des roses et discutent tranquillement, sans même manifester le moindre signe d'effort. Je commence déjà à regretter de m'être remise au sport et envisage de me pendre à un sapin pour abréger mes souffrances.

Une heure et demie plus tard, j'entrevois l'arrivée. Je suis dans un tel état que je dois me forcer à aligner un ski devant l'autre, le coeur battant au rupteur et le cerveau en mode survie, sous les encouragements du cousin à Arnaud, qui me sourit quelques mètres plus haut. Ce type est fou. Je serais capable de mordre et lui me sourit. C'est le monde à l'envers. Je n'ai plus aucune dignité.

L'objectif n° 2 s'est toutefois révélé positif : j'ai découvert des muscles dont je ne connaissais pas l'existance et je sais maintenant que grâce au sport, on peut ruiner sa vie sociale.

Une fois remise de mes émotions, j'accompagne mes deux acolytes pour un ravitaillement bien mérité. 3 shots de tequila et 4 vodka-limonade plus tard, j'ai déjà complètement oublié l'objectif n° 1 et suis en passe de faire pareil avec le n° 3. A 2h du matin, toujours vêtue d'un pantalon de ski ultra-seyant et d'un odlo témoignant par l'odeur de la montée pénible qui vient de s'achever, je danse telle Véronique sans Davina, au milieu du dancefloor. C'est alors que le cousin d'Arnaud me saisit par les couettes et m'embrasse fougueusement. Ce type n'a décidément aucune capacité de discernement pour fourrer sa langue dans la bouche d'une fille qui a failli cracher ses poumons quelques heures auparavant.

Nous consacrerons la suite de la nuit à énerver Arnaud et à rentrer tant bien que mal par la route forestière. Une fois seuls à Véross', nous passerons plus d'une heure à faire... du pain. Nous mélangerons nos deux... farines, qui gonflaient sous l'effet de... la levure, pendant que Nic pétrissait... la miche.

Une fois mon alcoolémie revenue à un stade correct, je me montrerai intraitable sur le fait que je NE VEUX PAS de mâle non castré dans ma vie et qu'il est ABSOLUMENT EXCLU que l'on entame une quelconque relation suivie, même épisodiquement. Je suis une fille respectable, sur le chemin du célibat volontaire menant à la paix intérieure, qui ne se laissera pas avoir par les roucoulements mielleux d'un gaillard sportif et musclé, quel qu'il soit. De son côté, Nic maintiendra que sa sacro-sainte LIBERTE lui est essentielle sous peine de le voir criser/dépérir/s'exiler au Canada (tracez ce qui ne convient pas). Et puis c'est un homme LIBRE qui n'est prêt A AUCUN ENGAGEMENT.

Nous étions donc au clair et il n'y avait pas d'ambiguité possible. Le lendemain même, il me fera à souper et je remonterai chez lui. Et puis le surlendemain. Et puis... et puis..."

Et puis la suite, on la connaît.