Mardi 23 mars 2013, 13h41 heure locale, chaud mais nuageux, comme toujours par ici.

Notre dernier récit nous laissait en prise aux mouches des sables, mais il en fallait bien plus pour nous décourager de découvrir les trésors de l’île du sud. Notre premier arrêt s’effectuera aux Pancakes Rocks, formations rocheuses pour le moins étranges, résultant d’une forte érosion sur différentes couches de calcaire. A cet endroit, nous aurons même la chance d’apercevoir un kiwi, à peine dérangé par notre présence. 

Notre route continuant vers le sud, nous ferons un arrêt aux glaciers Franz-Joseph et Fox, que nous visiterons sous une pluie battante. Je comprendrai à ce moment-là que mon âme d’aventurière s’éteignait passé 80% d’hygrométrie. Un peu plus tard, après avoir séjourné dans la superbe région de Wanaka, nous ferons halte à Queenstown, mecque du vélo de descente et des sports extrêmes. C’est là que nous retrouverons Jonathan, qui malgré son agenda surchargé, prendra le temps de partager un café. Jonathan, natif du Châtel-sur-Bex pour les intimes, est venu étudier la langue de Shakespeare en Nouvelle-Zélande. Ce fut un vrai plaisir de le revoir et de pouvoir boire un verre avec lui, même à l’autre bout du monde.

Cet intermède passé, nous reprendrons notre char d’assaut en direction du magnifique Milford Sound, fjord local situé aux confins du pays. La route pour nous y emmener ravira Nic, qui découvrira tunnels effrayants et falaises abruptes. Une fois ce détour effectué, nous ferons route vers Dunedin, petite ville de la côte, dans laquelle nous passerons une nuit.

La suite nous emmènera respectivement au Mont Cook et au lac Tekapo, véritables merveilles naturelles. Le Mont Cook étant le plus haut sommet d’Océanie, il fera rêver Nic, qui l’appréhendera en grimpant sur la vallée d’en face. Quant au lac Tekapo, il parait irréel tant sa couleur est d’un bleu clair, presque laiteux. Le contraste avec les sommets environnants laisse une empreinte d’une grande beauté à quiconque s’en approche.

Notre dernière étape néo-zélandaise faisait halte à Christchurch, bastion central de l’Ile du Sud. C’est de là que nous dirons au revoir à notre compagnon de route vert et violet, qui malgré son grand âge et sa courroie malade, nous aura amené jusqu’au bout de notre rêve néo-zélandais. 

Nous savions pour l’avoir appris que Christchurch avait été dévastée par un tremblement de terre d’une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter le 4 septembre 2010. Ce que nous ne savions pas, c’est que de nouveaux séismes ont secoué la ville le 22 février 2011 et le 23 décembre 2011. Ce qui en résulte, c’est une ville meurtrie, qui peine à se remettre de ses blessures. Le centre-ville n’est plus et toute vie semble avoir déserté. Nous apercevrons, à travers les nombreuses barricades, bâtiments effondrés, vestiges d’immeubles laissant place à de vastes terrains vagues et pans de murs solidement harnachés en attente d’une éventuelle reconstruction.

S’il est « facile » de prendre connaissance de catastrophes par le biais des médias, découvrir la réalité sur le terrain est une expérience beaucoup plus amère. Au fil de notre balade, nous pourrons ressentir le désespoir de ceux qui ont tout perdu, la peur de subir à nouveau pareil désastre et le désarroi des autorités, à défaut de pouvoir vraiment les comprendre. Nous prendrons conscience de la difficulté de reconstruire une ville qui a perdu son essence dans les décombres et qui doit composer avec le fait d’être située à la frontière des plaques tectoniques australienne et pacifique.

C’est donc un peu mitigé que nous quitterons un pays qui nous a beaucoup fait rêver, qui nous a offert d’époustouflants panoramas, mais qui nous aura aussi montré ses faiblesses. Dans l’avion pour l’Australie, nous comprendrons que la Nouvelle-Zélande nous aura marqué de manière indélébile et nous serons ravis d’avoir eu la chance d’y faire un saut.

La suite aux prochaines aventures… sans oublier les traditionnelles photos :

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