Et oui l’ami, derrière leur image de paradis terrestre, les paysages polynésiens comportent également leur lot de désagréments. Je ne vais pas vous ressortir l’abominable homme des plages, mais ne croyez pas si vite parader telle la naïade en bikini, ce serait commettre quelques erreurs de taille… 

 Tout d’abord, face au soleil polynésien, le blanc bec de base ne rougit pas, il flambe. Un peu comme des gambas au cognac. Et je ne vous parle même pas du roux, lui il fait de l’auto-combustion. Et face à la chaleur tropicale, l’européen moyen ne transpire pas, il ruisselle. Donc en gros, dans le meilleur des cas, dès 7h30 le matin, on cuit et on pue. Et ça, c’est avant la crème solaire et l’antimoustique.

Ensuite, malgré la désagréable sensation d’être une barquette de lasagnes dans un four à air pulsé, il faut en plus s’habiller. Car même sous les tropiques, on ne se balade pas à poil. Un simple maillot de bain suffit me direz-vous, mais non !! N'oublions pas les moustiques, porteur de dengue et de malaria... Ils n’attendent que nous, touristes béats devant les plages et inconscients de la menace qui plane... enfin qui vole.

En plus, vu que l’être humain est incapable de tirer le moindre enseignement venu des autres sans le tester par lui-même - (qu’est-ce que fait un enfant à qui on dit de ne pas toucher la paroi du four parce que c’est chaud ? Tout juste, il fout les deux mains dessus. Eh bien 30 ans plus tard on fait toujours pareil…) - on commet les deux erreurs suscitées avant même d’avoir passé 3 jours sur place.

Donc pour résumer : vous avez le dos violet et cloqué, les jambes parsemées de piqûres de moustiques ; vous êtes vêtus d’un t-shirt trempé de sueur, d’un pantalon couvrant et d’un chapeau anti-UV ; vous sentez un mélange subtile de transpiration mêlée aux essences toxiques d’un antimoustique force 5 et les parties de votre corps exposées au soleil sont tartinée d’une masse blanchâtre qui ruisselle sur vos tempes.

Force est de constater qu’on est loin de la vahiné en paréo… On se rapproche même dangereusement d’une publicité du Bureau de Prévention des Accidents, manque plus que le gilet orange. Il faut se rendre à l’évidence, on est à la plage ce que la fourchette est à la soupe : totalement inadapté. Mais soyons bons joueurs et acceptons notre rôle. Après tout, on se fout bien de la gueule des Néerlandais qui viennent skier…